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Je suis sûr, camarades, que vous comprendrez que ces devoirs réciproques doivent être remplis et que, grâce à cette union sans cesse renouvelée, nous surmonterons les difficultés que nous rencontrons sur notre chemin, et qui sont moins redoutables assurément quand elles viennent des hommes que quand elles viennent des choses elles-mêmes.

En tout cas, pour ma part, j’aborde avec optimisme cette seconde phase d’action gouvernementale qui va bientôt commencer. Je suis optimiste de ma nature. Je suis un optimiste invétéré, incurable, incorrigible. J’ai entendu tant de fois Jaurès répéter un mot de Guizot qu’il affectionnait : « Les pessimistes ne sont que des spectateurs. » Et, en ce moment, j’ai autre chose à faire, et un autre devoir à remplir, que de prendre ma place au spectacle.

Je crois, pour ma part, avec une ardeur qui ne s’est jamais affaiblie et qui, je l’espère, ne s’affaiblira jamais, à tout ce qui a fait ma croyance et ma foi depuis que j’ai l’âge d’homme. Je crois à cet ensemble de vérités civiques, politiques, humaines, qui s’appellent les principes de la Révolution française, que la Révolution française a propagés dans le monde entier et qui s’expriment par un seul mot : par le mot de démocratie.

Je crois à la paix. Je crois à l’efficacité de la volonté humaine pour persévérer dans la voie de la paix.

Je crois à cet idéal de justice sociale, que nous appelons, nous, le socialisme. Idéal qui, par notre volonté commune, par notre effort commun, se transporte et se transforme pour nous chaque jour dans le réel, et dont la réalisation complète, définitive, suppose d’abord l’unité prolétarienne et, ensuite, une union de plus en plus étroite du prolétariat avec les hommes, avec les partis, avec les catégories sociales quelles qu’elles soient, qui sentent l’iniquité du régime social actuel.