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nouveau, — puissent produire leur plein effet, rendre leur plein profit, pour les travailleurs eux-mêmes, et pour l’ensemble de la collectivité nationale. Elle comprend à quelles conditions une opération comme une opération monétaire peut rendre, elle aussi, son maximum d’activité et de prospérité pour la masse du pays. Elle sent combien devient aigu, du fait même des réformes, le problème de la productivité, le problème du rendement ouvrier. Elle comprend que c’est seulement dans l’ordre public, dans la paix et dans la concorde, qu’une nouvelle phase active de réformes peut utilement et normalement se préparer. Elle comprend que dans l’état présent des choses, après de si grands changements, c’est, au moins pour une période de temps, de tranquillité, de normalité et de stabilité, que le pays tout entier a besoin. Elle a le sens de sa responsabilité vis-à-vis de la nation entière, parce que, de plus en plus, s’est créé et s’est développé son rôle dans la vie nationale entière. Camarades, ces sentiments sont aussi les vôtres. Et c’est en ce sens que nous dirigerons toujours les uns et les autres l’action politique et l’action gouvernementale de ce pays.

Camarades, j’achève. La nuit tombe, et je veux terminer ce discours qui vous a trop longtemps retenus. Nous ne sommes pas un Gouvernement socialiste, je l’ai dit cent fois et je le répète encore, ni un Gouvernement constitué pour appliquer le programme du Parti Socialiste, je l’ai dit aussi et je le répète une fois de plus. Nous sommes un Gouvernement de Front Populaire constitué pour appliquer le programme de Front Populaire, et, à l’image, non pas tout à fait complète, mais cependant exacte, de la majorité du Front Populaire.