Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une propagande aussi pernicieuse pour la liberté. Il est impossible dans notre pays de séparer les unes des autres, à l’époque où nous sommes, les masses rurales et les masses ouvrières.

Comment y penserait-on dans un pays comme le nôtre ? Cette grandiose page de Jaurès que vous connaissez tous : « La houille et le blé », ne se traduit pas chez vous par une sorte de rapprochement allégorique. Elle se traduit par un contact réel. Ici l’usine est à côté du champ.

Nous pouvons nous rendre cette justice que, dans notre propagande, nous avons toujours montré aux ouvriers et aux paysans qu’ils souffraient des mêmes maux, que leurs souffrances, distinctes dans leur forme, étaient pareilles dans leur origine, et que pour les uns et les autres la justice sociale se servira des mêmes moyens.

Nous avons passé notre temps, nous qu’on accusait de diviser le pays, à réconcilier toutes les catégories sociales dans le même espoir. Et la véritable union nationale, l’union de tous ceux qui peinent, de tous ceux qui travaillent à la prospérité du pays, cette union-là, nous avons toujours essayé d’y travailler et nous essayerons encore de la parfaire.

Camarades, dans quelle direction maintenant devrons-nous, les uns et les autres, nous, Gouvernement, et vous, masses populaires, pousser ensemble notre effort ? J’ai dit, dans cette même discussion parlementaire à laquelle je faisais allusion tout à l’heure, dans un discours prononcé au Sénat il y a peu de jours, j’ai dit quel était mon étonnement devant certaines situations vraiment paradoxales.

Examinons, par exemple, des mesures, des réformes telles que l’échelle mobile des salaires ou l’ar-