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en vantons… Nous entendons persévérer dans cette conduite.

Il y a quelques semaines, au Sénat, j’ai revendiqué fièrement cette volonté de notre Gouvernement tout entier de ne jamais rompre le contact avec les organisations ouvrières.

Ceci vous montre la gravité du problème posé par l’expérience gouvernementale actuelle. Ce n’est pas l’expérience d’un homme, ce n’est même pas l’expérience d’un Gouvernement, ce n’est même pas l’expérience d’une majorité, c’est une expérience que la classe ouvrière fait elle-même. Et sa signification, vous voyez combien par là-même elle prend d’importance et de grandeur.

L’épreuve à laquelle la classe ouvrière se soumet, elle-même, je le répète, dans les circonstances politiques actuelles, a pour objet de savoir jusqu’à quel point, dans quelle mesure, par les moyens légaux, par une action régulière, dans l’ordre, dans le calme, dans la tranquillité publique elle peut pénétrer de son esprit, et la société politique, et le régime social dans lequel nous vivons.

Vous savez quels reproches, dans certaines fractions de l’opinion publique ou même dans certains milieux parlementaires, on adresse le plus communément à notre Gouvernement.

On nous dit : avoir contact avec la classe ouvrière, contact avec les organisations ouvrières, c’est très joli… Tout pour les ouvriers !… Qu’allez-vous faire pour le reste de la Nation ? Est-ce que vous allez agir de façon à ce que chacune des lois, que vous proposez et que vous appliquez, constitue pour la classe ouvrière des prébendes nouvelles ?… Prébendes… prébendiers… En entendant prononcer ce mot par un des hommes les plus représentatifs du Sénat, une circonstance me reve-