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corsé le menu. Nous avons ajouté, aux réformés énumérées dans notre déclaration, quelques réformes supplémentaires, comme, par exemple — je vais en citer une qui vous intéresse — la loi sur la retraite des mineurs, que nous avons fait voter dans les dernières heures de la session.

Nous avons, sitôt la session close, préparé l’exécution des grandes mesures qui avaient été votées. La plus importante et la plus difficile de toutes était la loi de 40 heures.

Le décret qui règle l’application de la loi des 40 heures dans les mines est signé, et la réforme entrera en vigueur le 1er novembre prochain.

En peu de semaines, la réforme s’étendra à la métallurgie, puis au textile, puis au bâtiment. Dès la rentrée des Chambres, nous aborderons un second train, et nous tâcherons de le mener à la même allure que le précédent. Nous entamerons en particulier la réforme fiscale, et quand vous connaîtrez le projet que votre ami Vincent Auriol est en train d’élaborer, vous vous rendrez compte que ce n’est pas par la timidité qu’il pèche.

L’expérience du Front Populaire, cela signifie donc, d’abord, l’activité dans la volonté réformatrice. Cela signifie autre chose encore : cela signifie que les réformes que nous appliquons, les unes après les autres, comportent un renversement complet des méthodes qui avaient été employées, pendant la dernière législation, vis-à-vis de la crise économique.

Nous avons pris résolument et systématiquement le contre-pied de cette déflation que nous avions combattue, pendant la dernière campagne électorale et pendant la dernière législature. Toutes les mesures que nous avons prises, et toutes celles que nous prendrons encore, tendent à accroître la mesure des revenus consommables, à accroître la capacité d’achat général, et en particulier la capacité d’achat des salariés, qui, dans un pays comme