Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/311

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ville ou cette tribune, pas d’auditoire qui puisse être mieux choisi qu’une telle assemblée, pour un compte rendu de mandat gouvernemental devant la classe ouvrière.

Mes chers amis, on a beaucoup parlé de « l’expérience Blum ». Je ne sais pas précisément qui est l’auteur de cette expression. Je sais bien qu’elle a été souvent employée avec un peu d’ironie. Mais demandons-nous ensemble aujourd’hui ce qu’elle signifie, cette expérience à laquelle on a ainsi accolé mon nom, quels en sont les caractères et à quoi ils répondent.

L’expérience que le Gouvernement de Front Populaire a tentée depuis quatre mois signifie tout d’abord une accélération du rythme des réformes. Et voilà bien des années que nous avons soutenu, dans notre parti, que l’accélération des réformes, c’était, à bien des égards, un phénomène de caractère révolutionnaire.

Nous en avons forcé la course, à tel point qu’ayant, dans notre déclaration ministérielle, énoncé une longue liste de mesures et annoncé aussi que toutes seraient votées avant que le Parlement se séparât, nous avons pu tenir exactement cet engagement, qui, au moment où nous le contractions, ne rencontrait guère, je vous l’assure, que des sceptiques. On nous disait : « Vraiment, vous allez faire cela ? En six semaines ? »… Oui, nous avons fait cela !

À la dernière séance de la session de juillet, avant de lire le décret de clôture, à une heure matinale, j’ai pu reprendre le texte même de notre déclaration ministérielle, et après chaque membre de phrase, ajouter : C’est fait… Et cela encore est fait… Et tout est fait…

Non seulement nous avons tenu tous nos engagements, mais nous avons même, chemin faisant,