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jourd’hui un reproche, c’est de ne pas te l’avoir assez fait sentir. Nous tenions à toi ; nous avions besoin de toi. Il y avait les tiens, ta mère, ta sœur, ton frère. Il y avait les camarades de Lille. Il y avait nous tous, tes amis proches. Il y avait tes amis inconnus. Il y avait tout ce peuple rassemblé autour de ta jeune mémoire. Tu devais bien t’en rendre compte pourtant… Alors, comme tu as dû souffrir !…

Je parle à la fois comme à un mort et comme à un vivant, parce que nous ne sommes pas accoutumés à ton absence. Nous ne nous y accoutumerons pas, d’ailleurs ; on sentira longtemps, bien longtemps, le vide creusé par ta perte, et c’est pour cela que tu resteras vivant parmi nous après ta mort.