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— mais qui, du moins, tend à la pacification européenne, comporte une action énergique contre le fascisme, et qui, sur le plan économique, tout en prévoyant le soulagement des misères les plus criantes, constate la faillite de la déflation et exprime une volonté de lutte contre l’oligarchie bancaire et industrielle qui l’avait imposée.

Voilà, chers citoyens, le message que vous adresse le Parti Socialiste. Voilà dans quelle direction il conduit son action électorale. Mais vous vous doutez bien que sa propagande va plus loin, regarde plus loin. Il ne se borne pas à suggérer les mesures dont on peut escompter le bienfait dans le cadre de la société présente. Il essaie de faire sentir à tous les hommes de bonne foi que la cause de nos communes misères réside dans un mauvais système social. Il s’efforce d’ouvrir les intelligences et les consciences à la vérité. Il en puise les preuves à pleines mains dans le spectacle que vous offre aujourd’hui le monde, dans votre propre vie, dans votre épreuve de chaque jour. Car aujourd’hui, c’est la réalité elle-même qui, partout autour de vous, inscrit en lettres de feu la démonstration de notre doctrine.

Oui, nous parviendrons à vous convaincre non seulement que le Parti Socialiste avait raison, mais que le Socialisme a raison. Ne pressentez-vous pas, déjà, que la paix ne sera définitivement assurée que lorsque le socialisme international aura réconcilié les nations comme les classes et comme les hommes, que la liberté ne sera totalement conquise que quand le socialisme aura mis fin à l’exploitation de l’homme par l’homme, que l’ordre, la sécurité, le bien-être, ne régneront qu’après que le socialisme sera parvenu à faire profiter tous les