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Vous avez vu que la commission de Barral-Pichot avait établi, sans contredit possible, qu’un seul jugement avait été rendu par le conseil de guerre de la 51e division d’infanterie et que ce verdict était un acquittement.

Vous pouvez lire dans son procès-verbal, par surcroît, qu’il était matériellement impossible — car elle a fait aussi cette recherche — d’après le journal des marches et opérations de la 51e division, que son conseil de guerre eût siégé à Verdun le « 20-11-16 », c’est-à-dire le 20 novembre 1916.

Messieurs, en aucun cas, l’erreur absurde d’un scribe, erreur que M. Becquart a déclaré être incompréhensible, mais qui existe cependant, puisque le document existe et porte dans la même phrase le mot « condamné » et le mot « acquitté », en aucun cas, dis-je, l’erreur absurde d’un scribe ne pourrait jeter l’ombre d’une ombre sur l’évidence des faits, sur l’évidence des preuves.

Mais, messieurs, quand on examine l’ancien feuillet, l’ancien folio no 1 du livret matricule remplacé en 1932 par application de l’instruction de 1918, on comprend alors en quelque mesure l’erreur qui a été commise.

L’ancien feuillet, que j’ai eu sous les yeux, ne porte pas deux mentions : « acquittement », d’une part, le 20 janvier 1916 et, d’autre part, cette espèce de condamnation-acquittement à la date du 20 novembre 1916 ; il n’en porte qu’une, qui est la suivante ; « Condamné par le conseil de guerre de la 51e D.I. séant à Verdun le 20-1-16 » — retenez bien cela, parce que tout est là — « … inculpé de désertion à l’ennemi, contumax, non coupable, acquitté. »

Donc, messieurs, un seul conseil de guerre mentionné sur le verso de l’ancien folio no 1 du livret matricule, un seul conseil de guerre, celui du 20-1-1916, c’est-à-dire celui qui a acquitté. Et, sous la rédaction du scribe, le premier membre de phrase :