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verbal établi par le ministère des pensions, mais par la mention apposée par le général Gamelin lui-même sur le dossier qui avait été remis à la commission.

Vous voyez à quoi on en est aujourd’hui réduit.

Dans cette affaire — je pense que la Chambre nous en louera — nous avons voulu ne rien laisser dans l’ombre ; nous avons voulu lui apporter tous les éléments, toutes les parcelles de vérité dont nous pouvions disposer.

Je veux en venir maintenant à un point qu’a aussi traité M. Becquart et qui est en train de prendre une grande importance dans cette accusation mobile, changeante, se renouvelant elle-même sans cesse. Je veux parler de ce qu’on a appelé les anomalies des documents matriculaires, sur lesquelles la commission avait déjà fait pleine lumière, dont je veux à mon tour dire un mot et sur lesquelles je serai d’ailleurs en état d’apporter — M. Becquart s’en réjouira une fois de plus — un peu de lumière supplémentaire.

La commission de Barral-Pichot avait fait venir de Lille le dossier matriculaire de Roger Salengro.

Il est exact que le folio numéro 1 a été refait en 1932. Il est exact que, sur le premier folio du livret matriculaire actuel, ne figure la mention d’aucune comparution devant un Conseil de guerre, ni condamnation bien entendu, ni acquittement.

Une fois de plus, on en a tiré argument pour dire : Vous voyez bien, tout est truqué dans cette affaire, tout est machiné ; on a arraché et remplacé la première feuille du livret pour que toute trace de la condamnation disparût.

Messieurs, vous allez voir comme l’explication est simple ; on aurait pu y penser ; seulement,