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est prêt à entrer dans une majorité et dans un gouvernement de coalition ayant pour programme le programme commun du Rassemblement Populaire. Car voici en quoi la situation est nouvelle. Le Rassemblement Populaire existe. Son programme commun existe, portant la signature de tous les partis et de tous les groupements qui y participent. Ce programme n’est l’œuvre propre d’aucun parti, mais il contient les revendications positives qui leur sont communes à tous et qui les engagent tous. Aucun parti ne pourra plus dire : c’est trop, ou c’est trop peu. Aucun parti ne pourra plus accuser les autres de le placer devant des exigences ou des concessions impossibles. Le contrat existe, et pour notre part, nous resterons fidèles aux obligations qu’il formule ou qu’il implique. Nous ferons du programme commun la règle des désistements de second tour. Nous le considérons comme le critérium qui délimitera la majorité. Nous sommes prêts à l’appliquer au gouvernement, de concert avec les autres partis rassemblés dans le Front Populaire. Nous espérons ardemment que ces partis honoreront leur signature comme nous. Je ne veux entrer à cet égard dans aucune controverse. Je vous parle ici pour mon Parti et je ne veux parler contre aucun autre. Je me borne à rappeler en m’en félicitant, que, dans le manifeste lancé par lui il y a quelques jours, le Parti Radical maintient en termes formels son adhésion au programme commun, accepte en termes non moins formels l’engagement de prendre place dans le gouvernement qui aurait pour mandat de l’appliquer. La position officielle du Parti Radical ne laisse place à aucune équivoque. Les vérifications individuelles sont du ressort des électeurs. Si chacun fait son devoir, la victoire ne sera pas perdue. Elle déterminera l’exécution d’un programme commun — qu’assurément nous jugeons incomplet et imparfait par rapport à notre programme socialiste