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là-dessus ce que je pense, quoique j’aie honte à le dire. Je le dis pourtant, je le dis avec gravité, avec tristesse. Nul ne peut plus être sûr que la partialité politique ne faussera pas le verdict ou, du moins, ou, surtout, personne ne peut plus répondre que l’opinion ne récusera pas la décision du jury, quelle qu’elle soit, en l’expliquant par la partialité politique. Cela est grave, je vous l’assure.

Alors, car il faut que la vérité soit établie, une idée nous vient. Nous nous disons : « Le dossier, c’est lui qui enferme la vérité. » Il est toujours là. Il est complet, sauf l’exception que j’ai indiquée et dont je vous ai dit, après M. le ministre de la Guerre, la signification. Il est intact. Personne n’y a touché. Rien n’y manque. Messieurs, ce sont MM. de Barral et Pichot et le général Gamelin qui l’affirment.

Alors nous pensons à provoquer un examen de ce dossier dans des conditions de sincérité, d’impartialité, je dirais presque de solennité, telles que la conclusion s’impose enfin à tous les juges de bonne foi. Nous demandons à la Confédération Nationale des combattants de désigner un de ses membres. Ce n’est pas nous qui l’avons désigné. C’est elle.

Nous prions l’association qui compte le plus grand nombre d’anciens combattants de désigner à son tour un représentant. Ce n’est pas nous qui l’avons désigné. C’est elle.

Enfin, nous prions l’officier qui est placé au plus haut poste de commandement de l’armée française d’assumer la surveillance et le contrôle de l’examen. Et nous disons à ces hommes : « Voilà le dossier. Entourez-vous de tels renseignements et de tels conseils qu’il vous plaira. Vos conclusions seront rendues publiques quelles qu’elles soient. »

Je vous le demande, est-ce qu’on pouvait faire mieux ? Pouvait-on imaginer une opinion qui fût moins contestable pour la masse des citoyens de ce pays que celle que se formeraient ainsi MM. de