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ple, à des amendes les frappant durement, impitoyablement, à la caisse, croyez-vous qu’ils auraient persévéré dans cette campagne infâme ?

Nous voulons, d’autre part, astreindre les journaux à la publicité de leur budget, à la publicité et au contrôle de leurs ressources et nous essaierons aussi d’apporter — comme notre ami Vincent Auriol l’a déjà fait, avec le concours de notre ami Coeylas, que je tiens à nommer, pour un certain nombre de publicités d’État, — un peu de lumière et un peu de justice dans la distribution de la publicité elle-même.

Voilà ce que nous allons faire. Seulement, la véritable loi sur la presse ce n’est pas à un gouvernement qu’il appartient de la décréter, de la promulguer, de l’appliquer. C’est aux masses populaires elles-mêmes. La presse dépend de vous, de vous, peuple de France, encore beaucoup plus qu’elle ne peut dépendre de nous, Gouvernement, quelle que soit la sévérité ou même l’efficacité des lois que nous serions amenés à faire voter par les Chambres. La pénalité la plus dure qui puisse frapper un journal, nous la connaissons bien : c’est de perdre des lecteurs. En réalité, les véritables sanctions, c’est le peuple des travailleurs de ce pays qui est en mesure de les appliquer.

Là, le problème se pose comme il s’est toujours posé, et je ne peux que répéter ce que nous avons dit presque chaque année, à nos congrès annuels, lorsqu’on discutait le rapport du Populaire : c’est un devoir, évidemment, pour la direction et pour l’administration du Populaire, de confectionner un journal qui puisse, sans infériorité, entrer en concurrence, en rivalité avec n’importe quel autre, qui puisse devenir une denrée de remplacement vis-à-vis de n’importe quel autre. Vous savez que les hommes qui assument, en ce mo-