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Depuis longtemps, Léon Blum avait annoncé l’étude de dispositions législatives réglementant le statut et la liberté de la Presse. Dans le discours qu’il prononça le 1er novembre, au banquet de la Presse Socialiste, il put développer plus particulièrement sa pensée à ce sujet :

Mes chers amis, vous voyez une fois de plus un homme assez embarrassé. J’étais venu pour passer quelques instants au milieu de camarades ; seulement, en ce moment, je ne sais par quelle vertu singulière, je suis un homme qui attire à lui les photographes et les journalistes. De telle sorte que d’aimables confrères sont venus ici pour recueillir et transporter aux quatre coins du monde les paroles définitives que j’étais évidemment destiné à prononcer. Je les avertis tout de suite que je prononcerai aucune parole définitive.

Je suis ici, Gaillard vous a dit en quelle qualité ; je suis ici parce que pendant des années j’ai été le directeur politique du Populaire et que je suis encore à cette minute le suppléant de mon ami Bracke, de mon profondément aimé Bracke ; et, mon Dieu ! parce que je suis peut-être destiné un jour à reprendre ce poste. Laissez-moi vous dire que je suis convaincu, comme vous, que ce jour ne viendra que très tard, car je crois à la durée de notre Gouvernement.