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qu’après la pénitence, le jeu nécessaire des lois économiques ramènerait la prospérité ; on vous affirmait que la réparation économique serait le produit naturel d’un équilibre budgétaire rétabli sur le papier à coups de crayon, de grattoir ou de décrets-lois.

Nous n’avons pas plus hésité, pas plus transigé, vis-à-vis de la déflation que vis-à-vis du fascisme. Nous l’avons combattue dès le premier jour. Déjà, dans notre programme électoral de 1932, nous la dénoncions comme absurde et comme funeste. Nous professions, nous, le second système. Nous affirmions qu’il fallait, non pas restreindre la production, mais accroître la consommation générale. L’autorité de l’État, nous voulions l’employer, non pas à détruire et à interdire, non pas à rationner et à borner, mais à créer et à stimuler. Nous voulions qu’elle s’appliquât à tous les centres nerveux de la vie économique pour en ranimer et en surexciter l’activité. Voilà dans quel esprit nous avons conçu le programme « constructif » qui reste le nôtre, que tous nos candidats ont développé devant vous et qui tend, essentiellement, à accroître dans le pays l’ensemble des revenus consommables : masse des salaires, masse des revenus agricoles, masse des profits commerciaux. Tous les projets positifs que nous avons déposés devant la Chambre, concourent à ce même objet, qu’ils tendent à la réduction de la journée de travail avec salaire égal, à la mise en train d’un ample plan de travaux financé par l’épargne locale, à la détente fiscale, à la prise en charge des denrées agricoles essentielles par des Offices publics et professionnels qui en revaloriseraient les cours, à la nationalisation du crédit, des industries-clés et des monopoles capitalistes. Partout nous voulions — et nous voulons encore — réinsuffler la vie dans le corps économique blessé par la crise et anémié par la déflation. Nous ajoutions — nous ajoutons encore