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y avons réussi au moment des accords Matignon.

Messieurs, j’ai terminé. Les dernières paroles que j’ai prononcées sont, je crois, assez claires pour vous. Le Gouvernement ne peut pas prendre la responsabilité de donner son assentiment au texte qui sera voté tout à l’heure par le Sénat et il ne pourrait pas, sans manquer à la franchise, laisser espérer au Sénat que ce texte sera adopté, tel qu’il va sortir de ses délibérations, par la majorité de l’autre Assemblée. Vous allez donc vous trouver dans quelques heures en face de ce problème politique dont j’ai essayé tout à l’heure, sans rien dissimuler de ma pensée, de vous définir les éléments. Dans de telles conditions intérieures et extérieures, au lendemain d’une opération comme celle que malgré tout vous aurez votée ou qu’il faudrait tout de même voter dans quelques jours, nul plus que moi — et croyez-moi, ce n’est pas une formule de rhétorique, une précaution oratoire — ne déplorerait dans un pareil moment un conflit entre les deux Assemblées ou l’impossibilité d’une transaction entre l’une de ces Assemblées et le Gouvernement.

Je pose la question simplement, clairement. Je demande au Sénat de l’examiner avec toute la gravité qu’elle comporte et je la livre aux réflexions du Sénat républicain.