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des prix de revient, ne serait-ce que pour maintenir la stabilité de son personnel autour de lui, d’éviter cette dispersion, vraiment dramatique parfois, du monde ouvrier, embauché ici, débauché là, pour lequel il n’y a plus ni fixité, ni sécurité ? Et ne croyez-vous pas que si l’échelle mobile pouvait aboutir à ce que le patronat exerçât ses efforts dans ce sens, l’effet en serait heureux et pour la classe ouvrière et pour le patronat et pour la société économique toute entière ?

Messieurs, je me suis accordé à moi-même une petite justification bien vaine, puisque je ne vous demande pas, je le répète, de réintroduire dans le texte la notion de l’échelle mobile ; mais je crois vous avoir montré, malgré tout, que les textes que nous avions rédigés et que nous avons présentés devant la Chambre présentaient par eux-mêmes quelque consistance et que l’on pouvait les justifier par des arguments assez forts.

Je ne vous demande pas de les reprendre ; ce que je vous demande et ce que je vous redemanderai tout à l’heure, messieurs, c’est de rechercher la formule qui impliquera cette adhésion du Parlement au principe de la compensation pour ceux qui subiraient avec le plus de cruauté et d’iniquité les conséquences onéreuses d’une hausse des prix, et de mettre le Gouvernement en état de préparer les méthodes et les textes qui permettraient, le cas échéant, de ne pas être surpris et d’éviter de nouveaux conflits et de nouvelles collisions sociales. Je pense que votre Assemblée à cet égard, sur tous les bancs, est animée du même désir et du même espoir.

Cette recherche, nous la ferions comme nous l’avons déjà faite, d’accord non seulement avec les organisations ouvrières, mais avec les organisations patronales. C’est cet accord général que nous tenterions de réaliser, comme nous l’avons déjà tenté il y a quelques semaines et comme nous