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ration de rapports confiants et paisibles dans le monde du travail, de l’établissement de l’ordre public et de l’ordre légal. Je l’ai dit à la Chambre et je le répète au Sénat.

Ce qui est vrai de l’intérieur, l’est aussi, je dirai l’est davantage de l’extérieur. Des incidents sociaux, travestis, grossis par la propagande la plus haineuse et souvent la plus perfide, gênent non seulement le prestige, mais la sécurité de notre nation, dont nous savons, messieurs, que nous avons la garde. Ce devoir, nous le remplirons ; j’ai dit, hier, à la Chambre, que je pouvais sur ce point m’engager avec d’autant plus d’assurance que notre état d’esprit, que notre résolution concordaient exactement avec ceux des organisations ouvrières et que nous savions que celles-ci ont en nous assez de confiance pour nous éviter d’employer d’autres moyens que la persuasion et la conciliation.

Je voudrais aussi m’expliquer devant le Sénat sur nos rapports avec les organisations ouvrières. C’est, paraît-il, une faute et un crime pour le chef d’un Gouvernement républicain d’être en conversation avec la Confédération Générale du Travail, d’être, on m’a dit hier à la Chambre, le valet, mais disons simplement l’ami de M. Léon Jouhaux.

Quelle est donc, messieurs, cette nouvelle conception toute fraîche de la vie et du devoir d’un gouvernement républicain ? J’ai vu souvent M. Léon Jouhaux ; j’ai vu bien d’autres gens. J’ai vu des banquiers quand il le fallait, j’ai réuni à la table de l’hôtel Matignon M. Léon Jouhaux et les représentants de la Confédération Générale du Travail avec les représentants des deux cents familles ; et mon ami, M. Paul Reynaud, me l’a finement et élégamment, comme c’est son usage, reproché dans un de nos dialogues de la Chambre.

Suis-je le premier à avoir vu M. Jouhaux ? Il y a 22 ans, à la veille de la mobilisation, des Gouvernements qui avaient établi le carnet B n’ont pas