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pour arrêter et pour réprimer une hausse injustifiée des prix, des pouvoirs que, dans cette Chambre, personne, je crois, n’hésitera à nous confier et qui, toujours, dans les circonstances analogues et dans tous les pays, ont été consentis par les pouvoirs législatifs. Hier encore, en Suisse, le Conseil fédéral, en ce qui concerne la hausse des prix, a été nanti de pouvoirs du même genre et il en est de même pour la Belgique et pour beaucoup d’autres pays.

Cependant, si, malgré la volonté résolue, déterminée, du Gouvernement armé par le Parlement de tous les moyens appropriés, si, malgré cela et, par exemple, par la contagion de ce phénomène mondial qu’est, en ce moment, la hausse des prix de gros, si, malgré tout, la hausse se produit, le texte dont je viens de vous donner la teneur nous permet de parer à ses répercussions les plus injustes, les plus cyniques.

L’avantage de ce texte, c’est qu’il ne désigne personne et qu’il n’exclut personne, c’est qu’il ne précise aucune catégorie d’individus ou aucune collectivité, mais que non plus il n’en écarte a priori aucune.

Si je peux donner un exemple de l’usage qui pourra être fait de ce texte, je vous dirai que, notamment, il pourra permettre au Gouvernement de préparer dès maintenant des règlements de conciliation et d’arbitrage dans le sens du travail déjà commencé à l’hôtel Matignon entre les représentants de la Confédération Générale du Travail et les représentants de la Confédération Générale du Patronat, pour que, le cas échéant, l’ajustement des salaires puisse se faire d’une façon amiable et équitable par le jeu de contrats collectifs librement consentis.

Je me permets de vous faire remarquer que, lorsque des pleins pouvoirs et de très larges délégations, des délégations même absolument indéter-