Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

coup de force ? Escomptent-elles l’effet de la panique déchaînée par le grand capitalisme bancaire et boursier ? Fiers de nos états de services, nous rappelons à tous les démocrates de ce pays qu’ils peuvent se fier à nous pour faire prévaloir contre toutes les résistances, quelle qu’en soit la forme, la volonté du suffrage universel. Nous ne vous manquerons pas plus que vous ne vous manquerez à vous-mêmes. Contre l’élan d’enthousiasme démocratique qui, pour une si large part, est notre œuvre, le fascisme viendra de nouveau se briser.

Cependant, nous le savons bien, ni les dangers courus par la paix, ni les périls courus par la liberté, ne peuvent faire oublier au peuple de ce pays ses misères et ses souffrances. La crise économique sévit. Tandis qu’elle s’atténue dans d’autres pays, en France elle paraît redoubler ses ravages. Nous le savons. Nous vous avons d’ailleurs toujours répété, chers citoyens, nous avons toujours averti les masses populaires, que la guerre et le fascisme trouvaient leur élément et leur aliment dans la misère des peuples, que toute action défensive contre le fascisme et la guerre se prolonge donc nécessairement, pour être pleinement efficace, en une action offensive contre la crise. Action offensive contre la crise, contre ses effets les plus iniques et les plus cruels ? Sur ce terrain encore, le socialisme a vu clair. Ici encore, chers citoyens, nous pouvons nous targuer d’avoir apporté les idées fécondes, les projets efficaces. Ici encore, nous avons le droit de vous répéter : « C’est le socialisme qui peut apporter un soulagement à vos angoisses. Ayez confiance en nous… »

Tout le monde, je crois bien, s’accorde aujourd’hui pour définir les caractères essentiels de la crise. Ainsi qu’il advient périodiquement en ré-