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des formes de luttes ouvrières comme l’occupation des usines ne doivent pas s’installer comme une habitude.

De toute façon, on ne pourrait les concevoir que lorsqu’elles sont décidées par les organismes ouvriers responsables. Mais j’entends aller plus loin. Je veux dire qu’elles ne doivent pas durer et qu’elles ne dureront pas ; et je le déclare avec d’autant plus de netteté que je sais que la confiance que la classe ouvrière met dans le Gouvernement de Front Populaire lui épargnera d’employer d’autres moyens que ceux de la conciliation et de la persuasion.

Messieurs, au cours de l’arbitrage du pénible conflit de Lille, les délégués ouvriers ont déclaré — et ces déclarations ont été enregistrées — que lorsqu’un contrat collectif liait les patrons et les organisations ouvrières, ils considéraient que ce contrat engageait l’organisation et tous les ouvriers, et qu’à l’intérieur de ce contrat et de son exécution loyale, ils écartaient l’hypothèse des occupations d’usines et même des grèves.

Le Gouvernement, qui agissait comme conciliateur, a pris, auprès des patrons et auprès des ouvriers l’engagement que de telles déclarations seraient respectées. Il s’en est porté caution. Il s’en porte aujourd’hui caution devant le Parlement pour tous les cas analogues.

Maintenant, messieurs, quelle est la condition de l’observation stricte d’engagements comme ceux qui ont été pris et dont, en effet, le Gouvernement entend être la caution ?

C’est naturellement que, de part et d’autre, la bonne volonté soit égale pour la conclusion des contrats. C’est que, de part et d’autre, ces contrats soient loyalement acceptés et exécutés.

C’est que l’expression « liberté syndicale » soit, de part et d’autre, entendue dans son sens véritable, signifiant, d’un côté, que les organisations