Page:Blum - L’Exercice du pouvoir, 1937.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.

constitué ne peut pas songer à se séparer des masses ouvrières.

Il serait obligé de considérer son existence comme impossible le jour où le contact serait rompu, serait brisé entre les organisations représentatives de la classe ouvrière et lui.

Mais cette affirmation ne m’en donne, je crois, que plus de force et plus d’autorité pour ajouter que les conflits du travail et du capital, des employeurs et des employés, ne pourraient pas, sans grave danger pour l’ordre public et pour la restauration économique, ou se prolonger davantage, ou affecter plus longtemps des formes auxquelles l’opinion publique est devenue particulièrement sensible.

En ce moment, je n’entends, dans cette Chambre, attaquer personne ; je désire simplement définir quelles conditions paraissent au Gouvernement indispensables pour le succès de la tentative dans laquelle le pays se trouve aujourd’hui engagé.

Il s’est produit, à partir du commencement du mois de mai, un grand et ardent mouvement de revendications ouvrières.

Ce mouvement était à peu près entièrement calmé, apaisé, lorsque nous nous sommes séparés, le 14 août. Il a, dans une certaine mesure, repris au mois de septembre ; il est de nouveau en train de s’apaiser.

J’ai reçu, par exemple, il y a quelques heures, la double nouvelle de la solution du conflit de Toulon et de la solution complète du pénible conflit de Lyon.

Je sais très bien que l’extrême sensibilité que l’opinion a, depuis quelques semaines, pour les événements de cette nature, prête aussi très facilement à leur grossissement et à leur déformation. Mais je crois, cependant, pouvoir affirmer qu’à mes yeux, c’est une période révolue et que, par exemple,