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ce pays et un commencement de ponction de la thésaurisation intérieure, par le reflux des capitaux extérieurs, par la reprise de l’exportation, par le rajustement des prix et, avant tout, par la paix économique.

J’ai été un peu surpris de voir que certains des orateurs qui ont parlé aujourd’hui avaient tendance à déprécier l’importance internationale de l’arrangement qui a été conclu entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France.

Pourquoi ? Je ne le comprends pas. Vous trouvez que c’est l’intérêt de notre pays de dire : il n’y a rien ? Non, croyez-moi, ce n’est pas son intérêt.

Hier soir, M. le Ministre des Affaires étrangères m’a téléphoné, me disant : « Vous pouvez invoquer mon témoignage. Vous pouvez dire en mon nom, à la Chambre, quelle importance, quelle signification a pris pour tous les hommes d’État d’Europe, réunis à Genève, l’accord signé entre les trois grandes démocraties de l’Occident. »

Tout à l’heure, l’agence Havas m’a communiqué une dépêche reçue il y a une heure. Vous la lirez dans les journaux demain, mais je vais vous la lire d’avance. C’est une dépêche, reçue de Washington, et où l’agence Havas enregistre une déclaration de M. Morgenthau, secrétaire de la trésorerie américaine : « Les trois pays ont fait simultanément le même communiqué. L’accord réside en ce que les trois fonds de stabilisation travailleront ensemble et dans le même sens. Les trois pays collaboreront ensemble pour s’acheminer vers la stabilisation des devises. C’est une question d’honneur et de confiance réciproque. »

Vous lisez assurément la presse étrangère, parce que c’est un de vos devoirs. Vous avez pu constater sur quel ton, sur quel mode, la presse de tous les pays, et en particulier des pays dont nous pouvons le moins récuser l’amitié, avait interprété cet accord, qui vous semble si peu de chose.