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mes de Gouvernement, d’hommes d’état prévoyants ?

M. Louis Marin a envisagé tout à l’heure l’hypothèse où les documents, dans lesquels ces conversations se sont traduites, recevraient une publicité pendant la campagne électorale aux États-Unis. M. Vincent Auriol lui a dit que cette publicité ne pouvait rien offrir pour nous de redoutable, que nous ne la craignions en rien.

Si elle se produit, en effet, on verra dans quel esprit se sont engagées les premières conversations aux États-Unis, et je puis moi-même témoigner de l’état d’esprit dans lequel ont été engagées — car c’est moi qui l’ai fait — les premières conversations avec Londres.

Nous avons dit, nous avons écrit, de la façon la plus claire, que notre intention n’était pas de faire une opération monétaire, que notre action tendrait, au contraire, à l’éviter, que c’était cela notre politique, que c’était cela notre dessein et que ce que nous demandions, c’était, dans l’hypothèse où, malgré nous, nous serions amenés à envisager d’autres résolutions, de savoir quel accueil et quel concours nous trouverions de la part des Gouvernements avec qui nous entrions en contact.

Voilà sur quel plan les conversations se sont engagées.

Ces conversations, dans ces dernières semaines, pour beaucoup de raisons de toute sorte, se sont accélérées, et nous sommes arrivés ainsi au résultat qui nous était, je crois, à peu près imposé par l’ensemble des circonstances.

Nous sommes arrivés à une résolution qui nous permettait de préserver notre encaisse métallique dans le cadre d’un arrangement international et qui nous permettait de compléter les résultats que nous avons déjà obtenus et que je continue à considérer comme essentiels, c’est-à-dire l’accroissement de la masse des revenus consommables dans