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Trésor par la Banque de France. Cette avance est à peine entamée. Cela résulte du bilan de la Banque, que vous pouvez consulter.

Il n’y a pas, à l’heure qu’il est, sensiblement plus d’un milliard et demi de consommé sur cette avance.

Par conséquent, le Trésor a, à la Banque de France, un compte courant de l’ordre de 8 milliards et demi.

Mais cela n’a pas de rapport avec la question monétaire telle que je viens de la poser. Le fait que nous ayons un compte ouvert à la Banque et que nous puissions faire avec la plus grande aisance notre échéance de fin de mois, n’empêchait pas l’encaisse métallique de baisser, et de baisser, je le répète, à un degré où il devenait difficile, sans un très grave danger pour le pays, de laisser cette baisse de l’encaisse s’accélérer.

Or, à ce même moment, arrivait à maturité une conversation que, depuis trois mois déjà, nous avions engagée avec le Gouvernement des États-Unis et avec le Gouvernement britannique.

On nous a dit : « Vraiment, vous aviez commencé cette conversation dès le 6 juin ? Quelle hypocrisie ! Quelle contradiction avec vous-mêmes !… Quelle contradiction entre vos actes et vos paroles ! »

Messieurs, en toute conscience, n’était-ce pas le devoir d’un Gouvernement, même aussi fermement et aussi sincèrement résolu que nous l’étions à tout tenter pour empêcher toute opération monétaire, n’était-ce pas, malgré tout, son devoir de prendre les précautions nécessaires pour que si, malgré lui, il était un jour amené à cette extrémité, elle se présentât dans les conditions les plus favorables pour le pays ? N’était-ce pas le devoir d’hom-