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ministérielle, à exercer sur la thésaurisation une ponction suffisante.

Je dis là, en d’autres termes, ce qu’a déjà dit à la tribune mon ami M. Jacques Duclos.

C’est aussi parce que de très lourdes anxiétés d’ordre extérieur ont pesé sur le pays.

Ce fut, par exemple, le caractère de gravité internationale qu’ont pu revêtir à certains moments les événements d’Espagne. Ce fut le rétablissement du service de deux ans en Allemagne et la nécessité où nous nous sommes trouvés nous-mêmes, plutôt que de proposer au Parlement une prolongation du service militaire, de dresser séance tenante et de rendre public un très vaste et très coûteux programme d’armements portant à la fois sur l’armée, sur la marine et sur l’air, et comportant, jusqu’à la fin de cette législature, une dépense supplémentaire de l’ordre de vingt milliards.

Ce fut, je veux le dire aussi, parce qu’à partir du début du mois de septembre la situation intérieure du pays a présenté également des caractères d’effervescence et d’agitation, parce que la vie intérieure, la vie économique du pays, n’a pas repris un caractère de normalité, parce que, de nouveau, des conflits se sont produits entre employeurs et employés, parce que, de nouveau aussi, des rumeurs grossies, exploitées souvent par les adversaires de notre pays et par des propagandes qui ne sont pas des propagandes amies, ont fait passer sur le pays des espèces de grand’peurs, comme celles du moyen âge, parce qu’on a annoncé, qu’on a fait redouter de grandes opérations révolutionnaires à date fixe, pour le 1er septembre, pour le 15 septembre, pour le 1er octobre.

Pour toutes ces raisons, en effet, les résultats de l’entreprise que nous avions commencée et dont les premiers fruits commençaient déjà à mûrir, ne se sont pas prolongés.

Alors, la pression sur le franc a repris. La ten-