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la déclaration que nous en ferions aujourd’hui et le fait que nous viendrions proclamer devant le Parlement et devant le pays notre conviction qu’il faut essayer de rechercher le même résultat par des moyens nouveaux, devrait nous diminuer à nos yeux et aux yeux de l’opinion ?

Je ne le pense pas. Mais, croyez-moi, je ne plaide pas coupable. Je ne fais là qu’une hypothèse que j’ai le droit de faire, en vous rappelant que dans le pays où l’on peut constater, à l’heure présente, la plus heureuse réussite, le plus profond, le plus éclatant changement, au point de vue économique, aux États-Unis d’Amérique, ce qui a pu donner un caractère exceptionnel à l’expérience Roosevelt, c’est précisément le courage qu’a eu le président Roosevelt d’essayer une méthode après une autre, de ne pas s’obstiner et s’acharner contre l’expérience, d’essayer autre chose jusqu’à ce qu’enfin il ait trouvé le moyen qui a réussi.

Et quand bien même, je le répète, notre cas serait le sien, je n’en rougirais nullement.

Ce n’est d’ailleurs pas vrai, selon moi. Je ne suis pas disposé à plaider coupable, à reconnaître que nous avons eu tort il y a trois mois.

Je suis encore moins disposé à reconnaître qu’il y ait contradiction entre ce que nous avons fait il y a trois mois et ce que nous faisons aujourd’hui.

Je sais que ce qu’on a appelé notre expérience n’a peut-être pas été engagé sur le plan le plus logique.

Si nous avions été complètement maîtres des circonstances, peut-être les mêmes mesures seraient-elles venues dans un autre ordre, peut-être auraient-elles été engagées sur un autre rythme.

Mais je demande ici encore à la Chambre un effort de mémoire.

Était-il possible, au début de cette législature, au début de notre Gouvernement, de ne pas com-