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la Paix sont venus contrarier les desseins monstrueux d’un dictateur fasciste ; ce jour-là, vous avez vu se dresser tous les fascistes de France, vous les avez entendus répéter : « Les sanctions, c’est la guerre ! La S.D.N. c’est la guerre ! Le socialisme, c’est la guerre ! » Eh bien, non ! Le socialisme, c’est la paix. La S.D.N., c’est la paix, ou du moins le maximum de paix que puisse offrir un monde qui n’a pas rejeté la loi capitaliste. Les sanctions, c’est-à-dire l’application de la justice internationale à l’agresseur, c’est la paix, ou du moins le maximum de paix que puisse contenir un monde qui n’a pas désarmé.

Si le socialisme avait été entendu, la guerre d’Éthiopie ne se serait pas engagée, ou aurait été arrêtée. Le front de la S.D.N. aurait été maintenu intact. L’entente de l’Angleterre, de la Russie soviétique et de la France aurait rassemblé tous les États autour des principes de la sécurité collective. La première application de la loi internationale, imposée à l’agresseur italien par une S.D.N. unie et énergique, aurait fait reculer le dictateur allemand. Si le socialisme avait été entendu, d’ailleurs, le dictateur allemand ne ferait pas peser sur l’Europe la menace de ses armes, l’Allemagne hitlérienne n’aurait pas pu réarmer. La Conférence du désarmement aurait abouti avec, sans ou contre Hitler. Une convention générale de réduction progressive des armements, de contrôle, d’interdiction des fabrications privées de guerre, aurait englobé, bon gré mal gré, l’Allemagne hitlérienne. Elle était encore désarmée, et les moyens de contrainte pacifique étaient encore efficaces. Si le socialisme avait été entendu, les procédés de contrainte internationale resteraient toujours pacifiques, car le désarmement progressif les aurait purgés de tous les résidus de guerre qu’ils peuvent encore receler.

Voilà dans quel sens a toujours agi le socialisme. D’ailleurs, vous avez pu suivre son action