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d’entre vous ou dans certaines fractions de l’opinion française.

Comme les accords de non-intervention, il place sur le même plan le Gouvernement de Valence, c’est-à-dire, pour reprendre l’expression dont nous nous servions déjà au mois de juillet, le Gouvernement légal d’une nation amie, et les forces rebelles qui sont groupées autour de la junte de Burgos.

Il va même plus loin. Il assimile, vis-à-vis de l’accord international auquel nous tendons, deux formes d’engagement ou d’enrôlement qui sont cependant bien différentes : le libre don de la personne à un idéal, à une foi, selon ces exemples légendaires que l’on a cités aujourd’hui à maintes reprises à la tribune, l’exemple de La Fayette, celui de Byron, celui de Garibaldi, celui de Villebois-Mareuil, ou bien un départ en service commandé ; d’une part, le libre exercice de la volonté ou de la conviction individuelle, qui jusqu’à ce jour, au regard des engagements internationaux, était pleinement licite, ou bien, d’autre part, l’intervention indirecte d’un État, qui, elle, ne l’était pas.

Nous sentons cette difficulté et nous comprenons les appréhensions qu’elle peut provoquer ; mais, avant tout, il s’agit de préserver l’Europe de la guerre.

Ce danger ne peut être conjuré d’une façon certaine que si l’Espagne cesse d’être ainsi recouverte par ces vagues alternées de migrations armées, et ces migrations ne peuvent elles-mêmes être arrêtées que par des mesures d’ordre général, d’ordre absolu, comprenant indistinctement même les cas qui peuvent vous paraître les plus opposés et les comprenant dans les mêmes interdictions.

Aussi, le projet de loi que nous vous demandons de voter vise-t-il uniquement la participation de la France à ces mesures générales.

Comme témoignage de notre volonté de paix et de notre sincérité, nous garantissons, dès aujour-