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Je rappelle, à cet égard, très succinctement, quelques dates et quelques faits, déjà cités par mes amis MM. Raymond Vidal et Grumbach.

Le problème des volontaires qui pouvait paraître accessoire au mois d’août, à l’époque où se négociaient entre les puissances les accords de non-immixtion, mais qui a pris à la fin de l’automne dernier une importance et une gravité un peu imprévues, a été posé le 4 décembre, le même jour, presque à la même heure, à cette tribune, par M. le Ministre des Affaires Étrangères et à Londres, au comité de non-intervention, par le délégué britannique, par le délégué de l’Union des républiques socialistes soviétiques et par le délégué de la République française.

Ce même jour, le 4 décembre, était faite à Berlin, à Lisbonne, à Rome et à Moscou la démarche commune franco-britannique qui tendait à renforcer les engagements de non-intervention, à organiser dans le plus bref délai possible un système de contrôle efficace et, enfin, à provoquer une œuvre de médiation tendant — je reprends ici les termes mêmes de la note expédiée à ses agents par le Ministère français des Affaires Étrangères — tendant à mettre l’ensemble de l’Espagne en mesure d’exprimer la volonté nationale.

Les réponses parviennent le 9 et le 12 décembre : Moscou le 9, Berlin, Rome et Lisbonne le 12 ; mais, messieurs, comme vous vous en souvenez, toutes ces réponses n’étaient pas exactement à l’unisson et toutes n’étaient pas non plus absolument claires ni absolument formelles.

Cependant, les envois et les débarquements de volontaires en Espagne continuaient, leur caractère massif semblait même s’accentuer.

Les deux Gouvernements britannique et français, mus par la même volonté de paix, se résolvaient alors à pousser au premier plan ce problème particulier des volontaires, à l’extraire en quelque