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nous demeurons prêts sur tous les modes, sur tous les terrains, aux conversations politiques, économiques, techniques, qui permettraient un règlement général des problèmes européens, c’est-à-dire le retour de l’Europe à son état normal, c’est-à-dire — si vous me permettez cette expression — la remise de l’Europe sur le pied de paix.

Je fais, en effet, allusion ici au désarmement, comme M. Pierre-Étienne Flandin s’y attendait. Je ne le fais ni par manie ni par malice ; je le fais parce que je ne perds pas ma conviction que le désarmement reste une condition substantielle de la sécurité des peuples, et parce que l’expérience m’a appris, comme elle lui a appris à lui-même, que c’est toujours de l’excès devenu intolérable des charges militaires et du danger croissant que la concurrence des armements engendre pour les peuples, que l’idée du désarmement était sortie.

Messieurs, telle est notre politique.

Je crois qu’elle a fortifié la France hors de France. Je crois qu’elle a fortifié la majorité républicaine dans l’ensemble du pays.

Nous demandons à la Chambre de l’approuver.

Je n’ai jamais, depuis six mois, posé devant la Chambre la question de confiance. Je ne croyais pas avoir à le faire jamais. Je la pose cependant aujourd’hui. Non pas que j’aie un seul instant l’intention d’exercer par là, sur un groupe de la majorité, une pression qui n’est ni dans mes goûts, ni dans mes usages, ni dans mes sentiments. Je le fais parce que le moment est trop sérieux pour qu’aucun trouble, pour qu’aucun doute puisse subsister dans l’opinion.

À la veille du congrès de Biarritz, parlant dans une fête du Parti Radical, j’ai déclaré avec quelque