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et après la crise du 6 mars, qui a été sa conséquence directe ?

Voilà une donnée à laquelle il y a à peu près exactement un an, à cette même tribune, M. Paul Reynaud me paraissait attacher plus de valeur.

La Chambre l’a bien compris, puisqu’elle a salué hier d’unanimes applaudissements le passage culminant du discours de M. Yvon Delbos, celui où il déclarait que l’ensemble des forces françaises viendrait spontanément et immédiatement à l’appui de la Grande-Bretagne, en cas d’agression non provoquée, tout comme à l’appui de la Belgique.

Nous avons d’autre part, entretenu dans sa réalité et dans sa vérité ce pacte franco-soviétique dont nous parlons tout haut, dont nous ne rougissons pas, et dont personne ici, pas même ses adversaires, ne supporterait, j’imagine, qu’une pression étrangère quelconque prétendît nous imposer l’abandon.

Nous avons resserré les liens d’amitié qui nous unissent à la Petite Entente, et j’espère que nous les resserrerons encore.

Nous avons restitué leur pleine vertu aux accords qui nous unissaient avec la Pologne. Nos relations avec la Turquie, en dépit d’une difficulté occasionnelle, n’ont jamais été empreintes de plus d’amitié.

Je n’entends pas faire une énumération complète, mais je puis bien ajouter que l’opinion du Nouveau Monde, qu’il s’agisse des Républiques hispano-américaines, qu’il s’agisse du Dominion du Canada, qu’il s’agisse des États-Unis, nous manifeste la plus active sympathie et nous nous enorgueillissons de trouver dans le discours récent du président Roosevelt, l’expression magnifique de notre propre pensée, de notre propre idéal.

Vis-à-vis de l’Allemagne et de l’Italie, est-ce que nous avons été inertes ? Non. C’est nous qui, à Londres, au mois de juillet, avons rendu possible la convocation de la conférence locarnienne. Et