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rectement ou indirectement à la guerre. Tout le monde en France veut la paix. Tout le monde exprime cette volonté avec la même ardeur et, je me garderai bien d’en douter, avec la même sincérité. Tout le monde comprend que ni la guerre, ni par conséquent la paix, ne peuvent plus aujourd’hui être cantonnées dans des frontières et qu’un peuple ne peut se préserver du fléau qu’en contribuant à en préserver tous les autres.

Cependant, messieurs, malgré cet accord fondamental, je suis obligé de constater que les interpellateurs nous ont assez discrètement ménagé les éloges.

La plupart des orateurs de l’opposition, à commencer par mon ami M. Paul Reynaud, sont venus affirmer tour à tour que la composition de la majorité et les exigences de notre action intérieure nous condamnaient, sur le plan international, soit à la contradiction, soit à l’impuissance. Et, d’autre part, sur la plus grave et, en tout cas, sur la plus émouvante des questions actuelles, sur la question espagnole, une commune volonté de paix nous laisse cependant en divergence pratique avec un des groupes de la majorité, avec le groupe du Parti Communiste.

J’ai traité cette question ailleurs. Je n’en ai jamais parlé devant la Chambre. Bien que, en réalité, je n’aie rien à ajouter aux déclarations de mon ami M. Yvon Delbos, avec qui j’ai toujours agi dans la plus loyale et la plus affectueuse solidarité, la Chambre me permettra sans doute de lui fournir cependant quelques explications personnelles.

Je répète, après le Ministre des Affaires étrangères, qu’il n’y a pour nous, en Espagne, qu’un seul Gouvernement légal, ou, pour mieux dire,