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Cependant, nous n’avons pu tout régler par le contrat.

La politique que nous venons de suivre n’a pas trouvé d’objection de la part d’autres puissances. La Convention à laquelle je déclare aujourd’hui impossible de refuser ou de soustraire la signature de la France, porte par exemple la signature de l’Union des Républiques Soviétiques.

Je ne puis donc pas croire que la conduite que nous avons suivie soit contraire aux principes du Rassemblement Populaire et aux lignes générales du programme qu’il avait rédigé.

Mais, si l’un des partis ou l’un des groupements qui ont adhéré dès sa fondation au Rassemblement Populaire, qui ont apposé leur signature au bas du programme, qui, dans le Parlement, ou en dehors du Parlement, sont un des éléments nécessaires de notre majorité, juge notre conduite en contradiction avec les déclarations communes, le programme commun, les engagements communs, eh bien, qu’il le dise ! Qu’il le dise franchement, qu’il le dise tout haut, et je vous assure, nous examinerons aussitôt ensemble quelles conséquences nous devons tirer de cette dénonciation du contrat.

Et, maintenant, un mot encore, peut-être celui auquel je tiens le plus, celui que je vous dirai du plus profond de moi-même ; tant que je resterai au pouvoir, je veux vous dire, à côté de ce que je ferai ou de ce que j’ai fait, ce que je ne ferai pas, ce que je me refuse à faire.

Nous avons des amis qui traitent la conduite du Gouvernement de débile et de périlleuse, par sa débilité même. Ils parlent de notre faiblesse, de nos capitulations. C’est, disent-ils, par cette habitude, cette molle habitude de concessions aux puissances belliqueuses, qu’on crée en Europe de véritables dangers de guerre. Ils nous disent qu’il faut, au contraire, résister, raidir et exalter la volonté nationale, que c’est par la fierté, l’exalta-