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plusieurs reprises, et avec lequel je professe un plein accord de pensée et de sentiment, M. Eden disait : « Nous ne pouvons guérir le monde par des discours, si élevés qu’ils soient, si pénétrés qu’ils soient de l’esprit de paix. Ce qu’il faut, c’est la volonté de coopérer, une volonté incontestable… »

Cette volonté existe unanimement en France ; elle est si apparente, elle s’est manifestée avec une évidence telle que personne, je crois, ne songe à la contester dans l’univers entier. Si, comme nous le souhaitons et l’espérons, l’Allemagne manifeste elle aussi sa volonté de coopérer, nous sommes prêts à travailler avec elle comme avec toutes les autres nations sans aucune arrière-pensée, sans aucune réticence.

Dans l’effort commun, nous ne nous laisserons devancer par personne et nous ne concevons rien de plus heureux pour l’Europe que la noble émulation qui s’établirait ainsi vers la paix. Nous pensons que ce dont le pays nous sait peut-être aujourd’hui le plus de gré, c’est de notre tenace et inébranlable effort pour préserver la paix indivisible. Nous n’oublierons pas que, dans la formule du Rassemblement Populaire, la paix est le terme qui commande les deux autres, puisque, sans la paix, un peuple n’a pas de pain, et qu’en perdant la paix, il risque toujours de perdre sa liberté.