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On trouvera à la fin du volume la première partie du discours prononcé par Léon Blum, à Lyon, le 24 janvier 1937. La deuxième partie de ce discours, entièrement consacrée au problème des relations franco-allemandes, trouve par contre sa place naturelle comme conclusion à ce chapitre :

…Notre gouvernement a fourni une démonstration que l’opinion n’attendait peut-être pas de nous et qui restera à notre actif. Nous avons prouvé qu’un gouvernement essentiellement pacifique, violemment pacifique — si je puis accoupler cet adverbe et cette épithète — n’était pas incapable de défendre les intérêts, la dignité et la sécurité de la France. Nous ne nous sommes pas bornés à prévenir ou à conjurer les dangers de guerre. Nous nous sommes efforcés, par tous les modes d’action possibles, d’amener l’Europe à un état de stabilité, d’ordre, de concorde, de solidarité, sur lequel pût se fonder solidement la Paix.

J’arrive ainsi à la partie de mon discours qui est partout, je le sais bien, attendue avec l’intérêt le plus attentif. Et, comme je n’ai rien à cacher à personne, je dois vous confier qu’il m’est arrivé à ce sujet une assez curieuse aventure.

Voici une dizaine de jours, rentrant à Paris après avoir pris un peu de repos, j’ai lu dans tous les journaux du matin que mon discours de Lyon prendrait la portée d’un événement européen, que j’étais résolu à entreprendre hardiment devant vous le problème des relations franco-allemandes,