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prendre et le sentir et je suis profondément touché, profondément ému, d’avoir entendu, tout à l’heure, votre président rendre hommage en termes si pénétrants et si amicaux à l’effort que nous faisons pour préserver la paix en Europe. Là-dessus aussi, nous sommes d’accord les uns et les autres.

Ni en Grande-Bretagne, ni en Amérique, ni en France, personne ne veut croire à la fatalité de la guerre et nous sommes tous résolus à intensifier l’effort en vue d’écarter le péril.

Je peux ainsi invoquer le témoignage de chacun de vous. Vous vivez en France, vous connaissez la France. Est-il possible de concevoir au monde une nation plus résolument attachée à la paix que la France ?

Est-il possible à l’un quelconque de vous d’imaginer une guerre dont la France prendrait l’initiative, ou dont la France assumerait la responsabilité ? Y a-t-il une nation en Europe qui ait quoi que ce soit à redouter de la France ?

Je crois que pour quiconque nous connaît, vit parmi nous, ce sont là des hypothèses absurdes, inconcevables, et j’en peux dire autant, non seulement de la démocratie américaine séparée de l’Europe par une vaste étendue d’océan et par d’autres choses encore, mais de la démocratie anglaise. S’il n’existait vraiment dans le monde que des pays comme les nôtres, qui est-ce qui pourrait concevoir un risque quelconque de conflagration ?

Les circonstances sont telles que nous ne pouvons pas exclure de nos esprits l’éventualité d’un danger ; mais nous sommes également décidés à tout faire pour le prévenir, pour le conjurer et c’est peut-être, en ce moment, dans cet instant précis de l’histoire, ce qui forme le lien le plus étroit entre nos peuples d’abord, et entre nos gouvernements ensuite.

Les uns et les autres, nous avons passé depuis