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Le 23 décembre, devant l’Association de la Presse anglo-américaine, à l’issue d’un déjeuner groupant tes correspondants parisiens de tous les journaux de langue anglaise, Léon Blum analysa les éléments de compréhension et de sympathie qui unissent les trois grandes démocraties.

Mes chers confrères,

Je viens d’entendre un discours cordial et charmant. J’y veux répondre tout simplement ceci.

Je n’ai pas à dire ce que, pendant notre gouvernement, nous avons fait de bien ou de mal, je ne veux pas me poser comme un juge impartial de ce que j’ai fait moi-même. Mais tout le monde, je crois, nous rendra cette justice que, si nous disparaissions demain, ce qui est une hypothèse absurde, nous laisserions les relations de la France avec la Grande-Bretagne et avec les États-Unis en meilleur état qu’elles ne l’étaient il y a un an. Ces relations aujourd’hui sont plus étroites et surtout, ce qui est l’essentiel entre de grands peuples, l’intelligence réciproque est plus intime. Une grande partie de ce résultat vous est dû et je tiens à vous en remercier très sincèrement et très cordialement.

Votre président avait raison, à mon avis, de dire que ce que nous avons fait a été apprécié dans la presse anglo-saxonne avec plus d’impartialité et de vérité que dans une partie tout au moins de la presse française. Dans l’ensemble, notre œuvre a peut-être été plus exactement comprise chez vous