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Le 15 novembre, après avoir inauguré à Chaudun une stèle à la mémoire de Louis Jaurès, Léon Blum se rendit à Soissons, au banquet offert à Georges Monnet. Il souligna l’œuvre parlementaire accomplie par le Ministre de l’Agriculture et il évoqua ensuite la pensée de Jean Jaurès sur les problèmes de la paix et de la défense nationale :

Mes chers amis,

Je répéterai cet après-midi ce que je disais à Chaudun ce matin : je trouve vraiment ici trop d’émotions à la fois.

J’étais venu pour présider cette fête, destinée à rassembler ici ceux qui ont travaillé à la troisième élection de Georges Monnet, député de Soissons, — et non pas pour m’entendre parler.

Je me souviens — quelques-uns d’entre vous ne l’ont sans doute pas oublié — que j’étais venu ici, à Soissons, il y a huit ans, après sa première élection ; peut-être même, en quelque mesure, l’ai-je incité, l’ai-je décidé à se présenter ici. Il y a bien du chemin parcouru depuis ce temps, dans cette ville, et dans votre Fédération, et dans la France entière !

Il n’était pas depuis quelques semaines à la Chambre que tout le monde l’avait déjà remarqué, et je suis sûr que, dès sa première réunion ici, tout le monde s’était dit en le voyant : « comme il est jeune », « comme il est charmant ». Et puis, tout de suite, très vite en tout cas, on avait senti tout