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Le 17 septembre, quelques jours après le discours prononcé par le chancelier Hitler au Congrès National-Socialiste de Nuremberg, Léon Blum rappela, dans une allocution radiodiffusée les traditions, les principes et les déterminations de la démocratie française :

Dans le trouble actuel de l’opinion européenne et à la veille de l’Assemblée de Genève, le gouvernement de la République Française croit opportun de rappeler, en termes simples et nets, sur quelle doctrine constante est fondée son action politique.

Dans son immense majorité, la France reste attachée, avec une passion réfléchie, aux souvenirs et aux traditions de la Révolution française. La France croit à la liberté politique. Elle croit à l’égalité civique. Elle croit à la fraternité humaine. Elle professe que tous les citoyens naissent libres et égaux en droits. Parmi les droits fondamentaux de l’individu, elle place au premier rang la liberté de pensée et de conscience. Elle considère que l’action de l’État a pour objet essentiel d’introduire de plus en plus profondément l’application de ces principes dans les institutions légales, dans les rapports sociaux, dans les relations internationales. C’est en ce sens que l’État français est un État démocratique et que la nation française croit à la démocratie.

Cette doctrine est-elle infirmée par ce qu’on