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ties ? Selon ces intentions, ces offres, ces garanties, les difficultés d’aujourd’hui peuvent s’atténuer jusqu’à disparaître. Nous sommes heureux de constater que l’envoi du mémorandum communiqué à l’assemblée par le gouvernement italien contient en ce sens une contribution, et nous souhaitons que la réponse de l’Allemagne au questionnaire britannique puisse à son tour servir de point de départ à une reconstruction pacifique de l’Europe.

Tel est, messieurs, l’appel de la France aux présents, tel est son message aux absents. Certains d’entre vous penseront peut-être qu’en dressant vis-à-vis du monde actuel cette image du monde possible, nous poussons l’idéalisme jusqu’à la chimère. N’oubliez pas cependant qu’à cette chimère la vie universelle est suspendue, qu’elle seule peut ranimer l’enthousiasme dans l’esprit et dans le cœur de centaines de millions d’êtres vivants. N’oubliez pas qu’à défaut de cette chimère, la Paix restera toujours incertaine et toujours menacée. N’oubliez pas non plus qu’à une heure si grave, il faut que la bonne foi de chacun se vérifie. Les assurances de paix et les offres de désarmement sont venues de partout. Il faut qu’elles soient éprouvées. Je ne veux pas croire que, mise en présence d’une volonté commune, d’un effort commun, une seule puissance puisse répondre : « Je me refuse à y prendre part. Par mon refus, j’oblige toutes les autres nations du monde à rester armées, à s’armer chaque jour plus lourdement, à se laisser pousser malgré elles sur la pente de la guerre… »

Je n’achève donc pas par un cri d’alarme, mais par une protestation d’espoir et de confiance, je voudrais dire par un acte de foi.

Messieurs nous sommes ici, dans cette salle des délégations. Derrière chacune de nos délégations il y a un gouvernement. Derrière chaque gouvernement il y a un peuple, un peuple composé d’hom-