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II


M. MAURICE BARRÈS


Les Amitiés Françaises.


J’ai repris dans son ensemble ce livre que j’avais lu déjà par fragments. Mon impression reste la même. C’est ce qu’il y a tout à la fois de plus aimable et de plus haïssable dans l’œuvre entière de M. Maurice Barrés.

Jamais M. Barrés n’a mieux écrit, avec une perfection plus sûre et plus neuve. Il se trouve, je crois, au point exact de maturité de son métier et de son talent. Sans que son style ait rien perdu de ses merveilleuses qualités poétiques, il atteint aujourd’hui une certitude et une simplicité magistrales. L’ampleur décorative est la même. Sa force de suggestion et d’évocation sentimentale reste aussi intense, mais les mêmes effets sont obtenus par des moyens plus directs. On n’est plus gêné, connue il arrivait parfois, par un excès de couleurs,