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le lépreux

sitôt sur les commis épouvantés. Les vendeurs en détresse et les pâlissants comptables s’agitaient et s’ahurissaient en de rapides colloques ou d’inefficaces délibérations. De claquantes portes voltigeaient, soufflant au visage de l’affronteur, du fond d’antres inexplorés, les chastes courants d’air de la plus boréale circonspection. Tout à coup, un Éliacin de l’étalage ou quelque bombyx incitateur préposé aux pieux rossignols, apparaissait, se déclarant investi pour certifier à l’impétrant l’inexistence regrettable de l’ouvrage sollicité. Bref, il fallait que cet obstiné client notifiât le dessein préconçu de ne pas s’en aller du tout sans son exemplaire, pour que, de guerre lasse, on se décidât à l’en gratifier, moyennant finance, en levant au ciel des yeux affligés.

Enfin, ce drame grotesque durerait encore, si l’intrépide éditeur des autres livres de Paul Verlaine, M. Léon Vanier, n’avait acquis celui-là de la Librairie catholique, enchantée