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un brelan d’excommuniés

accueilli par des noëls et des hosannahs ! La gratitude catholique aurait dû raisonnablement s’effrener jusqu’à l’emphase d’une apothéose ! Il aurait fallu dételer les rosses pondérées de la critique et porter ce bienfaiteur sur un pavois argenté de têtes chrétiennes !

Songez qu’il ne s’était rien vu de pareil depuis le Moyen Âge. Un grand poète qui ne chantait que pour Jésus-Christ, comme les saints inconnus par qui furent écrites les décourageantes hymnes de la liturgie !

Ah ! c’est vrai qu’on avait eu d’autres lyres soi-disant chrétiennes. Le « mélodieux » Lamartine avait soupiré le nom de Jéhovah dans les ramures de la provisoire forêt romantique et l’effrayant Tétragramme n’avait servi qu’à rendre plus anonyme la face de brumes du Dieu sans plaies ni eucharistie toléré par les philosophes. Le grand Hugo et le petit Musset n’avaient pas, sans doute, paru mériter qu’on les cataloguât sous la même rubrique ; pourtant, ils avaient parlé, eux aussi, d’un Très-