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IX

LE RAMASSEUR DE CROTTIN


Jamais il n’en avait tant vu et tant ramassé. Toutes les routes du pays, de Courcy à Fay-aux-Loges, de Bois-Commun à Combreux et de Bellegarde à Châteauneuf, en étaient remplies, sans parler des chemins ou allées sous bois dont cette partie de la grande forêt d’Orléans est sillonnée dans tous les sens.

Il n’y avait qu’à se baisser pour en prendre, c’était la fortune. Malheureusement, l’offre dépassait de beaucoup la demande, les cultivateurs ou fermiers n’en voulant plus. Quelques-uns même vidaient leurs maisons sur des chariots de diverses formes et s’en allaient vers la Loire, poussant leur bétail devant eux. C’était donc la fin du monde.