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ner, n’eut pas le temps d’intervenir et la reine mère débouta le demandeur.

Le ressentiment d’un tel déni de justice avait rongé cette famille ancienne qui ne tarda pas à se détraquer. Les dix-septième et dix-huitième siècles assistèrent à la ruine progressive de la haute Maison des du Glas pour qui la France était morte avec les derniers Valois d’Angoulême.

Quand vint la Révolution, elle n’eut pas même à toucher du doigt ses murs tombants. Dilapidateur enragé d’un patrimoine entamé déjà depuis longtemps, le père du vicomte actuel expirait sans gloire, en 1815, laissant à peine à son avorton de fils, infailliblement désigné pour l’extinction de la Race, de quoi subsister comme un laboureur antique.

Aussi chauve que Charles le Chauve, dont il se disait cousin du côté des femmes et qu’il mentionnait parfois avec indulgence, le descendant des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem portait toujours, à l’encontre des météores, une perruque juvénile, d’exécution si parfaite qu’il aurait fallu de la malveillance pour se dérober à l’illusion d’une chevelure sans détour.

Ses petits vêtements de coupe ancestrale, mais usés, si j’ose le dire, jusqu’à la corde et reluisants comme le corselet d’un grillon, étaient tirés à