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Le Drame musical, Bon Dieu ! mais le voilà réalisé admirablement, tel que je l’avais pressenti à l’audition du Tannhäuser, Le Bombardement, tragédie lyrique ! Ne vous semble-t-il pas qu’on pourrait l’entendre des étoiles ?

Ce Pouyadou était peut-être le plus profond de tous les hommes. Songez qu’il fut très probablement le seul d’entre les Français ayant eu l’idée de se réjouir, en 1870, de l’infériorité musicale de la France.

— Pauvre chère France ! disait-il parfois avec tendresse, quel dommage que tu ne sois pas tout à fait sourde ! C’est alors que nous pourrions nous entendre ! Les journaux prétendent que tu n’as pas assez de canons. Quelqu’un se présentera-t-il pour expliquer à ces bavards que le Silence attire l’Esprit du Seigneur et qu’étant faite beaucoup plus que n’importe quelle autre nation pour le recevoir, c’est précisément le nombre inférieur de tes pétards en tous les genres qui démontre la supériorité de ton destin ?

Prosopopée difficilement présentable dans une école militaire, mais très digne de ce musicien fanatique du parfait silence et qui le cherchait avec rage sur son piano depuis quarante ans.

Un dernier mot :

Vers la fin du Siège, il demanda, un jour, à sa