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XXIX

LE MUSICIEN DU SILENCE


On m’assura que le bonhomme était mort aux environs de 1879, dans quelque hôpital.

Nul n’aurait pu raconter ses dernières heures ni ses derniers jours. Sa tombe même était ignorée. Disparu, évanoui à jamais, le musicien de jadis, le crapoussin de génie dont l’existence ressemblait à une énigme et qui répondait au nom méridional de Pouyadou.

Quelques étudiants en médecine l’avaient surnommé le Volvox du contrepoint ou l’Entozoaire de Sébastien Bach.

Titulaire, néanmoins, d’une certaine considération dans le quartier de la Sorbonne, habité par lui depuis trente ou quarante ans, on ne se moquait pas trop de sa figure, et même on avait fini