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En courant, ils déchargèrent même leurs fusils.

Au bout d’une demi-heure, pourtant, exténués, brisés, n’en pouvant plus de leur course vaine, la nuit noire étant, d’ailleurs, tout à fait venue, ils se virent contraints de s’avouer à eux-mêmes leur impuissance et leur sottise.

Mais la responsabilité pesait tout entière sur le caporal et le pauvre sublime dut rentrer au camp, la crête fort basse, réduit, pour échapper aux rigueurs martiales, à la désolante ressource d’exhiber son mufle contusionné.

Telle fut l’humiliation première et dernière d’un des plus notoires coryphées du Sublimisme.

Isidore Tronche se fit éventrer magnifiquement, aux environs de Beaugency, quinze jours plus tard.