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XXI

LA COUR DU MIRACLE


Depuis quelque temps déjà, on avait perdu tout espoir de s’amuser. Il pouvait bien y avoir trente heures que le poste avait été établi dans cette ferme isolée sur le bord de la grande route, et les malins prétendaient que le diable lui-même eût été incapable d’y rien comprendre.

Pas de nouvelles du bataillon cantonné au tonnerre de Dieu, à moins qu’il ne fût en marche quelque part. On était là une vingtaine d’hommes oubliés, abandonnés comme de la raclure de godillots, et ne sachant absolument rien de ce qui se passait aux alentours. Si les Prussiens arrivaient en force, on ne savait même pas dans quel sens il faudrait se replier.

La consigne vague laissée par l’adjudant était